Tour de Suisse

Série de conférences

Lundi, 27.3.2023: Genève: „Vivre de“, „vivre avec“, „vivre pour“. Une philosophie des nourritures et ses implications éthiques et politiques. Uni Mail, Bouv. du Pont-d’Arve 40, Genève, 18h.

En prenant au sérieux la matérialité de notre existence qui est toujours transitive et en insistant sur l‘alimentation qui dépasse les dualismes nature/culture, biologique/social, corps/esprit, individuel/social, la phénoménologie du « vivre de  » et des nourritures donne naissance à une philosophie de l’habitation de la Terre qui est toujours une cohabitation avec les autres, humains et non humains. Non seulement elle fait surgir un sujet qui est toujours en contact, qu’il le veuille ou non, avec les autres, mais, de plus, elle pense l’existence à la lumière de la réceptivité, et pas seulement comme projet. Il s’agira de dégager les conséquences éthiques et politiques de cette philosophie de la corporéité qui souligne notre dépendance à l’égard des autres vivants et de la nature ainsi que la dimension de plaisir propre à notre immersion dans le monde sensible.

Mardi, 28.3.2023: Zurich: UZH, Hauptgabäude Rämistr. 71, Hörssal.

Ökologie als Emanzipationsprojekt : eine neue Aufklärung ohne den Rausch der Vernunft.

Postmoderne Kritiker interpretieren den Universalismus der Aufklärung als eine Form des Strebens des Westens nach Hegemonie. Aber diese Interpretation ist unzureichend: Das Erbe der Aufklärung, im Sinne der Rechtfertigung der Vernunft, der Emanzipation, der Menschenrechte und der Demokratie, bleibt relevant. Aber die ökologische Krise und die Abhängigkeit von anderen Lebewesen zwingen uns, ihre anthropozentrischen Grundlagen und den Natur/Kultur-Dualismus in Frage stellen. Das ist die Bedeutung des Konzepts der neuen Aufklärung, die eine demokratische und ökologische Gesellschaft fördert und davon ausgeht, dass die Rationalität nicht mehr dazu dient, die Natur und andere Lebewesen zu beherrschen.

Mercedi, 29.3.2023: St. Gallen: Ecology, Universalism and Emancipation. The Case for a New Enlightenment. 01-012 Hauptgebäude HSG, Lecture Hall

How can we defend the Enlightenment today? Does its ideal of emancipation still hold meaning?

In a context marked by the awakening of nationalism, environmental and health crises and rising inequality, we cannot be content to invoke an immutable spirit of the Enlightenment.

To confront the danger of our civilisation’s collapse without abandoning philosophical/scientific rationality, while bearing in mind our dependence on nature and on other living creatures: that is the approach of the book I wish to present. To fight the “Counter-Enlightenment” – those who would prefer to establish a hierarchical or theocratic society – and respond to post-modern accusations that all universalism has hegemonic aims, we must propose a new Enlightenment. One which requires us to visit anew the history of the Enlightenment, and to resist the amputation of reason, now reduced to an instrument for calculation and exploitation. The objective of the Enlightenment in the age of the living, and of its project for an ecological and democratic society, is to eliminate the schema of domination – over others and nature both interior and exterior to the self – which expresses a contempt for the body and for vulnerability.

Jeudi, 30.3.2023: Neuchatel, FLSH, Espace Tilo-Frey: Par delà le désespoir, l’espérance. Réflexions sur le temps présent.

Les risques écologiques et politiques actuels expliquent le climat d’anxiété dans lequel nous vivons. Tout en soulignant la dynamique destructrice du désespoir et les risques de violence ou d’autodestruction qu’il comporte, nous montrerons que la confrontation à la possibilité d’un effondrement de notre civilisation est paradoxalement l’occasion d’un changement ouvrant un horizon d’espérance. Toutefois, cette assertion suppose de comprendre que l’espérance n’a rien à voir avec l’optimisme qui masque la gravité de la situation et qu’elle se distingue aussi de l’espoir qui exprime le souhait de voir ses désirs personnels se réaliser. Opposée au déni et inassimilable à un simple trait psychologique, l’espérance, qui est une vertu théologale, implique l’épreuve du négatif. Elle est la traversée de l’impossible. Naissant sans qu’on l’ait cherchée et lorsque l’on a perdu toute superbe et toute illusion, elle est la capacité à déchiffrer dans le réel les signes d’un progrès possible et à transmettre l’énergie nécessaire à sa réalisation.

Vendredi, 31.3.2023: Lugano, Universita della Svizzera italiana, USI: Par delà le désespoir, l’espérance. Réflexions sur le temps présent.

Les risques écologiques et politiques actuels expliquent le climat d’anxiété dans lequel nous vivons. Tout en soulignant la dynamique destructrice du désespoir et les risques de violence ou d’autodestruction qu’il comporte, nous montrerons que la confrontation à la possibilité d’un effondrement de notre civilisation est paradoxalement l’occasion d’un changement ouvrant un horizon d’espérance. Toutefois, cette assertion suppose de comprendre que l’espérance n’a rien à voir avec l’optimisme qui masque la gravité de la situation et qu’elle se distingue aussi de l’espoir qui exprime le souhait de voir ses désirs personnels se réaliser. Opposée au déni et inassimilable à un simple trait psychologique, l’espérance, qui est une vertu théologale, implique l’épreuve du négatif. Elle est la traversée de l’impossible. Naissant sans qu’on l’ait cherchée et lorsque l’on a perdu toute superbe et toute illusion, elle est la capacité à déchiffrer dans le réel les signes d’un progrès possible et à transmettre l’énergie nécessaire à sa réalisation.